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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 15:09

felicite-herzog-copie-2.jpgPourquoi évoquer ces deux romans dans le même article ? Il y a tellement de similitudes entre ces deux histoires  que l'idée s'est vite imposée.

Dans "Un héros" Félicité Herzog nous parle de ce père, vainqueur de l'Anapurna, héros de la France d'après-guerre, ministre du Général de Gaulle, qui fut pour ses enfants un père absent, insaisissable, voire malfaisant psychologiquement, parlant de lui elle dit " on ne retrouvait pas le héros dans l'homme et dans le père, l'image que j'avais de lui n'a jamais collé à sa légende".

Dès le départ elle plante le décor, parlant de l'exploit de son père elle suggère de manière très subtile mais forte que le "Héros" n'en est peut-être pas un, rejoignant en cela une polémique née après-guerre sur la fin de l'ascension mais cela est une autre histoire....

Elle écrit ce roman pour expliquer et comprendre la folie qui a saisi et emporté son frère aîné Laurent qui reste à jamais son vrai héros. Elle garde le souvenir d'une enfance solitaire, la sienne et celle de son frère, entre une mère intellectuelle et mondaine (elle est la fille du Duc et de la Duchesse de Cossé-Brissac) et un père absent qu'elle a surtout connu au travers des cartes postales qu'il adressait à ses enfants lors de ses nombreux voyages. Ce père qui était déjà amoureux d'une autre femme lors de sa naissance et qu'elle juge comme le premier responsable de la disparition de son fils. Dans un style très sobre et avec une construction rigoureuse elle tente de rendre à son frère son histoire, elle fait l'inventaire des responsabilités y compris la sienne. Ce premier roman est une réussite, une histoire personnelle forte qui nous parle parce qu'elle concerne une "gloire nationale"

nathalie-rheims-copie-1.jpgDans "Laisser les cendres s'envoler" Nathalie Rheims évoque la mémoire de sa mère qui l'abandonna à l'adolescence pour aller vivre avec un artiste peintre dont elle était tombée amoureuse et qu'elle allait "subventionner" jusqu'à sa mort.

Pour Nathalie comme pour Félicité voilà la début d'une jeunesse solitaire, entre un père absent dont elle a souvent évoqué la figure dans ses précédents romans, et une gouvernante qui gère le grand appartement parisien abandonné par la mère.

A travers le portrait de sa mère et les souffrances engendrées, elle dresse aussi le portrait d'une grande famille à laquelle sa mère appartenait la branche parisienne des Rothschild, elle nous explique qu'il a fallu beaucoup de romans et de refléxion avant qu'elle ne trouve en elle la force d'écrire cette histoire.

 

Deux jeunes femmes élevées dans des familles où le sort de l'individu n'est pas pris en compte seul la destinée et la légende communes au clan sont à préserver, deux histoires douleureuses où le confort du quotidien n'efface en rien la souffrance morale, deux romans qui ne sont pas des règlements de compte, juste deux tentatives d'élucidation pour sans doute continuer d'avancer sans que le passé ne vous pèse comme un boulet au pied, une manière commune de se retrouver en accord avec soi-même.

 



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commentaires

A
j'aime beaucoup l'idée de mettre des romans en parallèle !
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