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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 15:43

Pujade-renaud-copie-2.jpgElissa vit à Carthage chez un certain Sylvanus et son épouse, ce dernier retranscrit les discours et les prêches sur des tablettes de cire. C'est grâce à lui qu'Elissa apprend l'arrivée prochaine dans sa ville d'Augustin l'évêque d'Hippone.

Alors Elissa se trouve transportée quelques vingt ans en arrière, quand toute jeune fille elle a rencontré Augustinus avec qui elle partageait la foi manichéenne. Elle nous raconte comme un tableau en négatif du présent la vie qu'elle a partagée avec cet homme, la passion dévorante qu'ils nourrissaient l'un pour l'autre, la venue d'un fils, et puis aussi l'intervention dans leur vie de la mère d'Augustinus qui souhaitait plus que tout faire partager à son fils sa foi chrétienne. Elle obtiendra gain de cause et Elissa qui n'a plus sa place dans la nouvelle vie d'Augustinus se verra répudiée et séparée de son fils qui mourra jeune sans avoir revu sa mère.

En parallèle elle nous emmène écouter les prêches du nouvel évêque d'Hippone auxquels elle assiste dans une sorte de transse qui vient bouleverser le fragile équilibre de sa vie.

Le texte de Claude Pujade-Renaud aurait pu être pédant et ennuyeux, rien de cela, il nous fait approcher avec beaucoup de sensibilité le  de cette femme et sa grande sagesse dans l'acceptation qui fut sienne mais la fin du roman nous montre combien sa souffrance a été immense.

Elissa c'est la partie cachée de la vie d'Augustinus, tout ce qui lui rappelle qu'il n'est qu'un mortel, ce qui le différencie de Dieu, et l'auteur sait si bien nous le faire sentir :

 

"Parfois, un songe te secouait au point de me réveiller. J'écoutais cette brève tempête. Tu t'agitais, criais, ou riais, mais tu demeurais pris dans la nasse du sommeil. Je n'avais pas envie de me rendormir, j'écoutais le ressac de ton rêve se prolonger en moi. Oui, la nuit je t'ai entendu râler, aboyer, éructer, geindre,  hurler, bramer. Toi, l'homme passionnément épris du langage, tu rêvais animal."

 

Elissa c'est celle qui ramène Augustinus à sa condition d'homme, c'est sans doute la raison de son bannissement.

Après "Les femmes du braconnier" très beau roman dans un genre très différent "l'Ombre dans la lumière" me rappelle l'atmosphère du "Désert de la Grâce" cela tient sans doute au sujet.

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commentaires

N
C'est un épisode de la vie de ST-Augustin en Algérie,<br /> "Histoire méconnue de St-Augustin,berbère né dans la région<br /> de Numidie". Une belle évocation également dans THAGASTE<br /> St-Augustn en Algérie écrite par Kebir M.Ammi aux éditions<br /> de l'Aube (L'Aube poche)
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