" Rester vivant....quand tous les autres sont morts" voilà le défi que la vie a proposé à Blondel. A 18 ans il perd sa mère et son frère dans un accident de voiture, voiture dans laquelle il a refusé de monter parce que le chauffeur est son père et qu'il conduit très mal..... quatre ans plus tard son père décède à son tour, l'auteur a 22 ans et il est un "survivant". Que va-t-il choisir vivre ou mourir ? j'ai peut-être une façon un peu abrupte de poser la question mais elle se pose ainsi à l'auteur et il va prendre le temps de la réflexion avant d'y répondre.
A cette époque Jean-Philippe Blondel écoutait en boucle avec ses copains une chanson de Lloyd Cole "Rich" qui parle d'un endroit sur la côte ouest des USA qui s'appelle "Morro Bay".
Accompagné de son "ex copine" Laure et son meilleur ami Samuel qui a leur tour vont former un couple, il prend le large, il ouvre une parenthèse pour faire le point , il s'accroche à ce but de voyage comme à une bouée de sauvetage.
Nous allons suivre le trio dans un road trip que Blondel en fait accomplit en solitaire, il voyage à côté de ses amis mais pas avec eux, il fait des rencontres magnifiques dont il sait à merveille nous faire partager la poèsie, avec lui nous contemplons ces paysages grandioses de l'ouest américain, avec lui enfin nous cherchons les raisons de continuer la route, de s'accrocher à cette vie qui jusqu'à présent ne lui a pas fait de cadeaux.
Son livre est d'autant plus fort qu'il ne fait pas appel au pathos, il n'y a pas de larmes chez le lecteur mais beaucoup d'empathie pour ce jeune homme attendrissant.
Dans une interview JP Blondel raconte qu'il a mis vingt ans à écrire ce livre, que tous les romans qu'il a publiés auparavant sont comme des brouillons de celui-ci, qu'il a mis tout ce temps à trouver les mots justes pour raconter ce qu'il avait vécu.
Son écriture est d'autant plus forte qu'elle est simple, son livre est un hommage aux morts et aussi aux vivants qui l'accompagnent aujourd'hui, grâce à eux tous il a basculé du bon côté de la ligne, c'est une très bonne chose, surtout pour lui et ceux qui l'aiment, mais aussi pour nous les lecteurs.
